C’est quoi une bonne formation en immobilier ?

 Parce que le sujet est d’actualité, il semble intéressant d’imaginer un échange lors d’une conversation entre deux professionnels sur le sujet de la formation dans le secteur immobilier:

– « De plus en plus d’agents immobiliers indépendants s’improvisent manager, coach, formateur, ou spécialiste de l’immobilier. On ne fait plus le job, mais on manage d’autres personnes qui le font et on touche sur leur rétribution. »

– « Certains petits réseaux s’essoufflant dans leur capacité à recruter frôlent désormais le système pyramidal et même si l’ensemble de notre profession n’a jamais vraiment été exemplaire sur ses modes de recrutement il serait peut-être bon de s’en émouvoir avant d’entacher davantage l’image d’une profession qui n’en a guère besoin. »

– « Avant, dans les agences, on vous accueillait pour un simulacre d’entretien d’embauche avant de vous lâcher sans trop faire durer le suspense dans le bain de la prospection terrain et du phoning.

Ne serait on pas en train de reproduire les erreurs du passé ? Par un principe qui se rapproche de celui du téléphone arabe, les informations, sont arrangées et interprétées pour n’être que partiellement transmises dans un domaine qui pourtant nécessite un minimum de rigueur et de précision. »

– « Dans ce métier plus que dans d’autres, le seul résultat commercial d’un négociateur en terme de CA ne peut nullement justifier ses capacités à manager un négociateur ou une négociatrice nouvellement recruté et le plus souvent novice.

 Nous savons que les méthodes employées, le suivi de nos vendeurs et de nos acquéreurs, le respect de la législation, les relations avec les autres professions réglementées telles que les notaires sont tout aussi, voire plus importants que le seul aboutissement d’une vente.

 Pour connaitre certains négociateurs ayant de très bons résultats commerciaux mais traînant derrière eux la parfaite image caricaturale du professionnel de l’immobilier on ne peut que s’inquiéter de certaines pratiques.

En effet lorsque l’on constate qu’un vendeur passé entre les mains de certains négociateurs ne recommanderait ni le réseau et encore moins ce professionnel alors même que la vente à été conclu par ce dernier c’est qu’il y a un problème. Et lorsque l’on apprend  que ce même négociateur à en charge la formation et l’accompagnement de nouveaux entrants quid de notre image et de notre modèle voire de l’avenir tout entier de notre profession ? »

– « Chez les recruteurs, on s’efforce de faire rentrer le maximum de monde pour annoncer des chiffres ébouriffants, sans se soucier de l’image que l’on va véhiculer (de sa marque et du métier en général) ou même du résultat obtenu. C’est un des seuls domaines où on embauche sans être obligé de payer…

Pour certains, le modèle de formation consiste à mettre le plus de personnes dans une salle pour leur faire en 5 jours une initiation destinée aussi bien à l’esthéticienne en quête de reconversion qu’au professionnel de l’immobilier à la recherche d’un nouveau challenge. Est-ce une solution ? »

– « Une simple intronisation ? Ou un simulacre ?

Pour ceux faits pour ce métier et respectueux des règles que nous impose notre profession ils y trouveront là de quoi faire leurs premiers pas et s’ils n’ont pas « trop faim »  espérer commencer à gagner leur vie  après plusieurs mois voire une année passée sur le terrain. Pour les autres et les « affamés » ayant cru à l’eldorado promis par certains ils bâcleront leur travail dans le seul but de réaliser (ou pas) des ventes à « l’arrache » et disparaîtront une fois leurs forfaits commis… »

– « C’est le métier même que l’on assassine ainsi. Que pensent les gens de leur amie coiffeuse qui du jour au lendemain se revendique mandataire en immobilier ? Elle est sympa, certes, mais quelles sont ses réelles compétences ? Que pensent les gens d’un agent immobilier qui après 3 mois disparaît sans laisser de traces, parce que l’immobilier en fait c’est plus compliqué qu’il croyait ?

Tout le monde ne peut pas faire de l’immobilier. C’est une profession commerciale. En plus de prédispositions pour le rapport humain, de la ténacité, de la curiosité, de la malice, il faut une réelle formation qui permette de fournir une prestation sérieuse justifiant une rémunération.

Après les multiples mutations subies par la profession, il serait temps de se stabiliser, de regarder un peu l’état des lieux et d’envisager une autocritique. L’agent immobilier est-il détesté par les gens sans raison ? Avons-nous tout bien fait pour changer les choses ? Et surtout, sommes nous dans un schéma viable ?

A force d’avoir le nez dans le guidon, obsédés par les affaires en cours et la concrétisation ardue d’un CA annuel de plus en plus compliqué à réaliser, les agents immobiliers ne voient pas forcément le mur qui se dresse devant eux. Celui de la mauvaise réputation. »

– « La seule évolution d’internet ne peut justifiér à elle seule le nombre grandissant des ventes réalisées de particulier à particulier alors que parallèlement par le biais des réseaux le nombre de négociateurs immobiliers ne cesse d’augmenter ces dernières années. Soyons clair… notre avenir ne s’assombrit-il pas ? »

– La loi ALUR se voulait un projet de transparence et de revalorisation du métier d’agent immobilier. Elle intégrait un volet sur la formation des professionnels de l’immobilier. Qu’en est-il aujourd’hui ?  Est ce là l’avenir pour un domaine qui sera inéluctablement amené à subir des mutations dans les années à venir ? »

– « Devrons-nous retenir de cette loi les seules complications règlementaires et surtout administratives dont la non application éloignera un peu plus les commerciaux en manque de formation d’un travail pratiqué déontologiquement et dans le respect  des règles en vigueur. »