Avez-vous déjà été lâche dans l’exercice de votre métier de mandataire ?

Pourquoi je peux dire que je me suis conduit comme un lâche lorsque j’ai débuté le métier de mandataire immobilier…

En effet, comme pour la majorité d’entre vous, lorsque j’ai commencé dans le métier de mandataire immobilier, le seul moyen de trouver des mandats était de le faire grâce à la pige. Evidemment et comme la plupart d’entre nous je détestais ce mode de prospection.

Par conséquent lorsque j’obtenais un rendez-vous, il fallait absolument que j’en revienne avec le mandat signé et ce à n’importe quel prix. Je finissais même par penser que mon métier ne se limitait qu’à cela : rentrer des mandats quels qu’ils soient.

Certes, lorsque je vous parle de prendre un mandat à n’importe quel prix il s’agit du prix de vente réclamé par les vendeurs mais il n’y a pas que cela….

Bien sûr, aujourd’hui il m’arrive quand même de prendre certains mandats très légèrement au-dessus du prix de mon estimation car je sais qu’en cas de proposition d’offre d’achat, ou  encore que dans un laps de temps raisonnable, ces biens deviendront négociables.

Ce dont je veux parler ici ce sont les biens difficiles à vendre et même parfois complètement invendables dans certains cas : Certains biens qui de par leur conception, leur encombrement, leur revêtement mural, voir même leur saleté quelques fois, ne trouveront pas d’acquéreurs en l’état.

C’est à ce moment je crois que l’on peut parler de lâcheté :

Effectivement, ne rien dire aux propriétaires et les laisser croire qu’en nous confiant leur mandat, nous serons à même de leur trouver un acquéreur et cela sans aucun investissement financier ou personnel de leur part, peut être considéré comme un manque de professionnalisme.

Certes la démarche qui consiste à annoncer à notre vendeur qu’il doit : soit baisser drastiquement son prix de vente, soit investir pour refaire sa salle à manger et la rajeunir de plus de trente ans, ou encore, qu’il doit se retrousser les manches et monter en haut d’une échelle pour repeindre son plafond, n’est pas une chose aisée. Mettez-vous à sa place, aimeriez-vous l’entendre ?

C’est pourtant ce que nous devons faire, être franc est toujours payant. Il ne s’agit pas d’exiger mais de conseiller notre client.

La peur de ne pas prendre le mandat ne doit pas l’emporter sur notre professionnalisme.

C’est pourquoi, si vous pensez que votre vendeur n’est absolument pas prêt à faire de concessions, dans certains cas, après avoir donné vos préconisations, il vaudra mieux ne pas prendre le mandat et laisser certains de vos confrères se casser les dents sur ce bien…

Cependant, ne perdez pas ce vendeur de vue, surveillez l’évolution de son bien grâce aux annonces des autres agences et revenez à la charge trois mois plus tard :

• – « Bonjour Monsieur le vendeur, je vois que votre bien est toujours en vente, avez-vous eu des offres d’achat de la part de mes confrères ? Voulez-vous que nous nous rencontrions à nouveau pour discuter de tout cela… »

Sachez qu’à mes débuts j’ai rentré plusieurs mandats en me conduisant comme un lâche vis-à-vis de mes vendeurs. Certains d’entre eux me l’ont même reproché quelques mois plus tard lorsque las de voir leur vente s’éterniser, ils m’ont questionné, et lorsque j’ai fini par leur dire ce que je pensais vraiment de leur bien, ils m’ont répondu : « MAIS POURQUOI NE PAS L’AVOIR DIT PLUS TÔT ! »